origine du mot SHOAH

Publié le par Initiative Rabbinique

16.02.2008

Origine du mot Shoah

http://www.edscuola.it/archivio/norme/images/foto_shoah1.jpgShoah est un mot hébreu qui signifie "anéantissement", mais aussi "cataclysme", "catastrophe". On le préfère en général à « Holocauste » impropre, bien que répandu, car très connoté religieusement celui-ci signifiant dans la Bible « sacrifice en l'honneur de Dieu », ne laissant subsister aucune trace de la victime.

Elie Wiesel le conteste autant qu'« holocauste » même s'il l'emploie également. Dans ses entretiens avec Michaël de Saint Cheron, en 1988, il dit lui préférer le terme hourban, qui, dans la littérature yiddish portant sur l'événement, signifie également « destruction » et se réfère à celle du Temple. Par leur origine, ces trois termes soulignent la spécificité juive de l'événement.

La Shoah est un génocide, terme initialement formé en 1944 par le juriste Raphaël Lemkin afin de désigner l'extermination des Juifs d'Europe. Le terme de « judéocide » est également employé, notamment par l'historien Arno J. Mayer dans La Solution finale dans l'histoire.

Shoah est aussi le titre d'un film documentaire de neuf heures trente réalisé en 1985 par Claude Lanzmann et portant sur la Shoah. Composé de témoignages, ce film est exempt de tout document d'archives. Il évoque les événements avec une précision verbale implacable et montre aussi l'actualité toujours vivace du danger antisémite. C'est ce film qui a imposé en français l'usage du nom Shoah après le choix du réalisateur pour le mot hébreu qu'on trouvait déjà, par exemple, dans le texte hébreu de la Déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël de 1948. Claude Lanzmann justifie dans son film le titre de la façon suivante : « Si j’avais pu ne pas nommer ce film, je l’aurais fait. Comment aurait-il pu y avoir un nom pour nommer un événement sans précédent dans l’histoire ? Je disais “la chose”. Ce sont des rabbins qui ont trouvé le nom de Shoah. Mais cela veut dire anéantissement, cataclysme, catastrophe naturelle. Shoah, c’est un mot hébreu que je n’entendais pas, que je ne comprends pas. C’est un mot court, infracassable. Un mot opaque que personne ne comprendra. Un acte de nomination radicale. Un nom qui est passé dans la langue, sauf aux États-Unis. »

Le terme Shoah (hébreu : השואה) désigne l'extermination par l'Allemagne nazie des trois quarts des Juifs de l'Europe occupée, soit les deux tiers de la population juive européenne totale et environ 40 % des Juifs du monde, pendant la Seconde Guerre mondiale — ce qui représente entre cinq et six millions de victimes selon les estimations des historiens. Ce génocide des Juifs constituait pour les nazis « la Solution finale à la question juive » (die Endlösung der Judenfrage).

L'extermination des Juifs, cible principale des nazis, fut perpétrée par la faim dans les ghettos de Pologne et d'URSS occupées, par les fusillades massives des unités mobiles de tuerie des Einsatzgruppen sur le front de l'Est, au moyen de l'extermination par le travail forcé dans les camps de concentration, et dans les chambres à gaz des camps de la mort.

L'horreur de ce « crime de masse » a conduit, après-guerre, à l'élaboration des notions juridiques de « crime contre l'humanité » et de « génocide », utilisé postérieurement dans d'autres contextes (génocide arménien, génocide des Tutsi, etc.). Une très grave lacune du droit international humanitaire a également été complétée avec l'adoption des Conventions de Genève de 1949, qui protègent la population civile en temps de guerre.

L'extermination du peuple juif durant la Seconde Guerre mondiale se distingue toutefois par son caractère industriel, bureaucratique et systématique, qui la fait rester à l'heure actuelle unique dans l'histoire humaine. Paroxysme d'un antisémitisme européen à la très longue histoire, ce génocide a voulu éliminer radicalement la totalité d'une population qui ne représentait aucune menace militaire ou politique pour les bourreaux. Les femmes, les bébés ou les vieillards furent tout aussi systématiquement traqués et voués à la mort de masse que les hommes adultes. En particulier, 1 500 000 enfants furent victimes de l'anéantissement.

L'extermination physique des Juifs fut aussi précédée ou accompagnée de leur spoliation systématique (aryanisation) et de la destruction d'une part considérable de leur patrimoine culturel ou religieux.

Le Troisième Reich, qui désirait durer mille ans, a aussi exterminé en masse les Tziganes (Porajmos), les homosexuels allemands, les handicapés mentaux (beaucoup de maîtres-d'œuvre de l’"euthanasie" étant ensuite affectés au gazage massif des Juifs). Il a assassiné dans ses prisons et ses camps de concentration les Témoins de Jéhovah, les franc-maçons, les esperantophones, les dissidents politiques et les résistants de toute l'Europe en général, en particulier les communistes.

Le terme « Shoah », néanmoins, se réfère plus particulièrement au génocide des juifs, et à sa spécificité radicale, amplement établie par l'historiographie et intégrée par la conscience contemporaine depuis sa redécouverte dans les années 1970.

source : Courrier international

Publié dans REVUE DE PRESSE

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S
la pérennité du peuple Juif et d’Israël, découle de l’expérience de la shoah. C’est elle qui vous a conduite en Israël. C’est elle qui vous a donnée la force de s’intégrer à ce pays que les Juifs ont eu l’amour de créer, de croire en la puissance que donne la vie à ceux qui ont mis leur foi en elle plutôt qu’en la destruction et en la mort.
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