LE RABBIN YONI KRIEF DE LA VILLE DE NANTES NOUS LIVRE UN ENSEIGNEMENT PRECIEUX

Publié le par Initiative Rabbinique

 

KI TISSA

Maîtrise Ta nature et D. maîtrisera La nature !

 

La Torah nous relate un événement dramatique qui occupe une place centrale  dans notre Sidra : la faute du veau d’or. Les Enfants d’Israël voyant que Moshé tarde à descendre de la montagne pour leur donner la Torah, perdent espoir et fabriquent un veau d’or et proclament : « Voici ton Dieu Israël ! »

Moshé en descendant de la montagne  voit le peuple en pleine perversion, dansant autour de l’idole. Il prend alors  l’initiative de briser les tables de la loi.

 

Puis, il se tint  à l’entrée des campements  et proclame : « Qui est pour l’Eternel ? Qu’il vienne vers moi ! ».  Les descendants de la tribu de Lévi se présentent du côté de Moshé. Il leur dit : « Ainsi a parlé l’Eternel D. d’Israël. Que chacun de vous s’arme de son glaive ! Puis, passez de portes en portes et que chacun tue son frère, ami et proche. Les Lévi exécutent l’ordre de Moshé. Ce jour-là, on dénombra 3000 morts ».

 

Ce passage soulève plusieurs difficultés, nous nous contenterons de soulever l’une d’entre elles ?

 

La Torah rapporte que « Trois mille hommes environ » ont péri parce qu’ils s’étaient prosternés devant le Veau d’or. Ce n’est donc pas tout le peuple qui avait pratiqué l’idolâtrie, mais seulement trois mille hommes. Dans ce cas, pourquoi la tribu de Lévy est-elle la seule à répondre à l’appel de Moshé afin de punir par le glaive les réfracteurs ?

 

Rapportons une règle énoncée par le Talmud (Pessahim 8b) : « Quiconque accomplit une Mitsva est au dessus de tout danger ».

Les maîtres du Talmud soulignent que cette règle n’est pas valable lorsque le danger est quasi certain et naturel.

Dans son commentaire sur le Talmud, le Natsiv de Volozin explique que cette règle souffre d’exception et reste parfois valable en cas de danger naturel. Il convient, dit-il, de faire la distinction entre deux situations : celle d’un homme ordinaire qui accomplit une Mitsva de façon intéressée avec l’espoir d’une récompense, dans ce monde ou dans l’autre. Et celle, plus rare, d’un homme qui exécute une Mitsva sans arrière-pensée et n’agit que par amour et dévouement au service de D.ieu celui-là n’a pas à se soucier d’un danger même fortement probable, comme l’explique le Talmud.

 

Celui qui s’efface devant la volonté divine, se place d’emblée au dessus des contingences matérielles.

Cette différence repose sur l’enseignement suivant : un verset des Psaumes nous dit, D.ieu est ton ombre, celle de ta main droite (Psaumes 121, 5). La conduite de D.ieu vis-à-vis de l’homme est comme l’ombre : un reflet exact de son propre comportement. Il s’agit d’appliquer ici le principe de « mesure pour mesure ». D. se conduira envers l’homme en fonction de son comportement.

 

Il adopte vis-à-vis de toi la conduite que tu choisis toi-même. Si la personne ne dépasse pas sa nature, D. ne modifie pas l’ordre établi, pour le sauver d’un danger visible. En revanche, si elle s’efface totalement, dépassant ainsi ses intérêts personnels alors D. aussi ignorera les règles de la nature qu’Il a fixé pour le sauver. Ainsi, Il maîtrisera les règles de la nature pour celui qui a su maîtriser sa nature pour la Mitsva.

 

Ce principe explique pourquoi seuls les Lévy ont répondu à l’appel de Moshé. Lorsque Moshé s’écrie « Qui est pour D…, à moi ! », tous ceux qui se portent volontaires savent qu’ils encourent un danger mortel et risquent de payer de leur vie. Ne peut se fier à la règle selon laquelle « la Mitsva protège celui qui l’accomplit » celui dont la motivation est parfaitement pure.

Seuls les  Léviim ont pu relever ce défi. Le reste du peuple, même s’ils n’ont pas participé à la faute,  n’ont pas eu l’audace de s’associer au combat car ils ne se sentaient  pas avoir atteint une intégrité pure.

Moshé promit à ceux qui réaliseront ses recommandations que : « D. vous donnera aujourd’hui, la bénédiction ».

En effet, la récompense pour un acte surnaturel, c’est d’être protégé par D. de façon surnaturelle. C’est cela la « bénédiction ».

 

Une partie non négligeable de personnes se demandent pourquoi les miracles à l’époque d’antan, étaient visibles, éclatants alors que maintenant on n’en voit plus de façon éclatante ?

La réponse à cette question est qu’à l’époque les gens étaient capables de maîtriser leur nature. D’ailleurs le Talmud (Berakhot 20) lui-même exprime cette idée : Si vous voulez voir des miracles, si vous voulez que D. maîtrise la nature pour vous, ne vous laissez donc pas maîtriser par vos passions et vos désirs naturels. Et vous verrez…

 

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