EXEMPLARITE DE NOS MAITRES

Publié le par Initiative Rabbinique

 

Le Gaon Rabbi Aryé Leib Hacohen

Rabbi Aryé Leib Hacohen naquit à Kalich en Galicie de son père Rabbi Yosseph. A cette époque, la communauté de Kalich était dirigée par trois « Cohanim Guedolim » Rabbi Yosseph, Rabbi Binyamin et Rabbi Chimon.
En ce début de l’an 5531, Rabbi Binyamin annonça avoir été averti par le Ciel qu’un décret divin menaçait la communauté qui serait anéantie par une grave épidémie.

Les trois cohanim décidèrent d’annuler ce décret en faisant don de leur vie et trouvèrent une allusion à cela dans la Paracha Mikets lorsque Yaacov Avinou dit à ses fils (Genèse 42-36) :


« Yosseph n’est plus là et Chimon non plus et Binyamin vous prendrez !… »

Suite à cette décision, la communauté fut sauvée comme en témoigne rabbi Aryé Leib dans la préface de son commentaire sur le Choul’han Arou’h : « de la peste Tu nous épargnas, des maladies graves Tu nous sauvas, et à la mort Tu ne nous livras pas, non par le mérite de notre droiture et notre piété mais par le mérite de mon père Rabbi Yosseph Hacohen qui était l’acteur des évènements… »

Effectivement, suivant l’ordre du verset, Rabbi Yosseph mourut le 13 Hechvam 5531, Rabbi Chimon décéda le 7 kislev puis vint le tour de Rabbi Binyamin, le 21 Kislev !

Rabbi Aryé Leib est l’auteur de trois ouvrages extraordinaires : le Avné Milouim, le Chav Chmateta et le Qtsot Ha’hochen où chaque sujet est développé dans toute sa profondeur en s’appuyant sur des références rapportées de tout le Talmud et de tous les livres et commentaires qui l’ont précédé !

Ses ouvrages sont étudiés dans toutes les Yéchivoth et par tous les étudiants, avec avidité, passion et ardeur !

Un Maître contemporain à Rabbi Aryé Leib édita, lui aussi, à la même époque, un ouvrage de grande profondeur mais qui ne suscita pas le même enthousiasme et le même accueil chaleureux au sein des groupes d'étudiants.

Peiné et étonné, il se confia à Rabbi Aryé Leib. Celui-ci s’enquit de son emploi du temps et le Rav lui répondit : « Je me lève chaque jour à cinq heures du matin et sentant mon esprit lucide et clair, je poursuis mon étude là où je me suis interrompu la veille, dans des conditions d’étude idéales pour trouver de nouvelles explications et de bonnes interprétations aux paroles du Talmud ! »

Rabbi Aryé lui répondit : « Moi aussi, j’ai l’habitude de me lever à cinq heures mais sentant mon esprit lucide et clair, plutôt que d’avancer, je préfère réviser mon étude de la veille et revoir mes explications et interprétations ; certainement, elles nécessitent quelques «retouches» au niveau du style, de la présentation pour les rendre plus accessibles au lecteur, ou même de l’explication en soi ; quelquefois, il faut tout recommencer ! C’est pour cette raison que mon commentaire a obtenu la préférence des étudiants plus que les autres ! »

Jusqu’à la publication de son commentaire sur le Choul‘han Arou’h, Rabbi Aryè Leib vivait dans une misère extrême au point qu’il devait s’emmitoufler dans des couvertures pour empêcher l’encre de geler et rédiger ses commentaires !

Rabbi Aryé Leib avait trois frères, tous érudits et occupant des postes de Rabanim et Dayanim en Galicie.

L’un de ses frères quitta son poste et devint un grand et riche commerçant.

Leur mère qui était âgée et faible s’installa chez lui.

Un jour, alors que les quatre frères s’étaient réunis auprès de leur mère, ils entamèrent un âpre débat talmudique qui se prolongea tard dans la nuit et qui finit à l’avantage de leur hôte dont le commentaire trouva grâce aux yeux de ses frères et obtint leur approbation.

C’est alors que, malgré la vieillesse et la faiblesse qui l’accablait, leur mère sauta de son lit et dansa d’allégresse tant elle était heureuse de constater que son jeune fils n’avait rien perdu de son érudition bien qu’il se soit lancé dans l’aventure commerciale.

Rabbi Aryé Leib Hacohen Zal décéda le 19 tevet 5573. Puissions-nous être éclairés continuellement par sa flamme et protégés par son mérite. Amen

 

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