COMMENTAIRE DE LA SECTION DE VAYICHLAH PAR LE RABBIN YONI KRIEF

Publié le par Initiative Rabbinique

La puissance de croire en l’autre


Après une longue et éprouvante période de l’exil, Jacob est sur le chemin du retour pour la terre d’Israël.


Il est très anxieux et inquiet à l’idée de revoir son frère Esaü.


En effet, Esaü l’accuse d’avoir dérobé le droit d’ainesse et la bénédiction paternelle.


Il s’apprête à affronter son frère mais selon une triple stratégie : celle de l’envoi de présents somptueux pour apaiser sa colère, des prières et de la guerre. Le combat apparaît comme l’ultime éventualité.


Il redoute un combat fratricide et fera tout pour l’éviter.


Dans un premier temps, il recherchera une véritable conciliation en envoyant des émissaires.


Jacob tentera une réconciliation.


Cependant, cette tentative échoue.


Jacob s’organise pour cette confrontation historique en divisant le camp en deux et dira :  


« Si Esaü marche sur un camp et le défait, le camp restant survivra » (Genèse XXXII, 9).


A première vue, la peur de Jacob paraît comme un manque de confiance en D.ieu dans la promesse de D.ieu de le protéger constamment ?


Cette angoisse est-elle véritablement justifiée ?


Peut-être ai-je fauté se disait-il (Talmud Bérakhot 4a).


Il est troublé à l’idée de n’avoir pas eu l’occasion d’honorer ses parents toutes ses années d’absence.

Or son frère Esaü à bénéficier d’un double mérite celui s’occuper de ses parents pendant sa période d’absence et d’avoir résider en terre d’Israël.


Finalement les deux frères sont face à face, Jacob se prosterne devant son frère Esaü, l’embrasse affectueusement et le bénit.


Au moment des retrouvailles, Jacob surmonte ses inquiétudes et reste confiant.


Il réussit à concentrer toute son énergie et sa volonté pour voir le bon côté de son frère ou un avenir meilleur.

 

Un regard confiant en un homme, en un frère qui deviendra meilleur.

 

Sans doute, il lui sourit. Le sourire est une clé qui ouvre bien des cœurs.

 

À cet instant, il renoue les liens sincères de fraternité.


Esaü ressent la sincérité de son frère, un regard nouveau et perdra toute agressivité.


Ce pouvoir de croire en l’homme qu’il pourrait être ou devenir, à transformer de manière radicale et inattendue le comportement de son frère Esaü.


Il porte à son tour un regard bienveillant sur son frère ennemi d’hier.


Rabbin Yoni KRIEF

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