LES SACRIFICES

Publié le par Initiative Rabbinique

                                                              LE VERITABLE « SACRIFICE HUMAIN »mishkan.jpg

 

Chaque année, lorsque arrive la lecture des péricopes du Livre de Vayiqra (Lévitique), se pose à nouveau la question du sens actuel des « sacrifices » d’animaux, dont les finalités étaient autres que de finir dans les assiettes ou d’endiguer des épizooties telles que la grippe aviaire, par exemple.

Parmi les pistes de réflexion, il est une exégèse, qui, comme toute bonne exégèse, se construit d’abord sur l’étymologie. Il s’agit en l’occurrence, du terme hébraïque qorban, malheureusement traduit en français par « sacrifice ». Malheureusement, parce que cette traduction, dans ce qu’elle véhicule de paganisme, à savoir un animal « offert » à D., Celui à qui tout appartient, parce qu’il en est le Créateur, comme les païens le pratiquaient en guise de troc afin d’apaiser les dieux, est à la fois une bonne et une mauvaise traduction, selon ce que l’on entend par « sacrifice ».


« Lorsqu’un homme, d’entre vous, approchera un sacrifice… (Lévitique 1, 2).

Le mot mikem/d’entre vous, n’a, a priori, pas sa place ici, en ce qu’il ne semble être d’aucune utilité dans l’énoncé de la loi. « Semble », parce qu’en réalité, en lui se trouve toute la quintessence du qorban, que l’on peut traduire plus justement par « rapprochement », conformément à son étymologie ( qorban vient de qiroub qui signifie « rapprochement).


En effet, nos Sages expliquent que ce n’est que de vous, que peut venir le rapprochement/sacrifice, et non d’un geste sacrificiel dénué de tout sens s’il n’est que geste sans conscience du mal commis.( les qorbanot ne venaient pardonner que les fautes involontaires)


Or, dans tout rapprochement, il y a sacrifice, renoncement. Renoncement à la faute tout d’abord, qui seul, validait le qorban( le repentir était la condition sine qua none de l’agrément du qorban/rapprochement, donc de la démarche, par D.), mais aussi, et surtout, à une façon d’être, à une part de nous-même, dont il nous faudra désormais nous départir si nous voulons, et c’est ce vouloir que D. ne possède pas et que nous pouvons Lui offrir, nous rapprocher du Tout Autre.


Mais, et ce sera le mot de la fin, le rapprochement avec l’autre, notre frère humain, n’implique t-il pas de faire le sacrifice de tout ce qui en nous résiste à la rencontre…

 

                                                                                                        Rabbin Azoulay Michaël
                                                                                                 
        La Varene St Hilaire

 

Publié dans REFLEXION - ANALYSE

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